Le mot "tourisme" peut rimer avec de nombreux verbes d'action: boire, marcher, chanter, danser. Il peut aussi être synonyme de repos: lire, dormir, observer. Très souvent, et c'est un passage obligé, il implique dans son champ lexical des phrases comme: aller au musée, prendre des photos.
Le mot "tourisme" ne veut donc absolument rien dire. En réalité, le mot "tourisme" se résume souvent à une torture que les gens font subir à leur entourage après avoir effectué toutes les actions et inactions comprises dans son champ lexical, une façon de dire que les cases ont été cochées mais que rien ne s'est vraiment produit.
Ce qu'il y a de bien, à Barcelone, c'est que tout est possible.
Déjà, boire, danser et chanter sont des activités en accord parfait avec l'esprit de la ville. Lire, dormir et observer découlent tout naturellement de la phrase précédente: le repos du sage est sûrement né dans les ruelles de cette drôle de station balnéaire. Quand aux musées, contre toute attente, la fatigue provoquée par les deux premières phrases n'empêche pas le touriste de perdre toute notion du temps, de vivre sa visite et non de l'accomplir sagement, comme une étape du chemin de croix vacancier.
Pourtant, une fois qu'il a grimpé les interminables marches qui mènent au Museu Nacional d'Art de Catalunya, le touriste croit bien que sa journée est finie, qu'il est déjà mort, brûlé par le soleil de plomb. C'est sans compter sur la richesse des collections du musée et tout particulièrement sur (excusez mon nombrilisme, mes goûts sont forcément les meilleurs puisque mon blog a toujours raison) la collection d'art moderne! Il y a bien évidemment du Gaudi, pour faire plaisir à papi, on est chez lui. Mais il y aussi des perles qui m'ont fait sauter sur place et pousser des cris de poussin extatique: Joan Ponç,Marià Fortuny,Gaspar Homar, Ramon Casas et mille autres raisons de regretter de n'être pas née Catalane à la fin du XIXe siècle.
Autre jour autre lieu: le MACBA est un passage obligé, tout le monde nous l'avait dit et puis en plus il pleuvait. Là encore, mon nombril va vous faire louper toute la collection du musée et toutes les préoccupations architecturales de circonstance (mais oui, il y a des toilettes): il y avait une rétrospective Gil J Wolman. Maintenant, à Paris, je dors avec le catalogue sous mon oreiller, de peur qu'il ne s'envole, c'est pour dire. Mon J. m'a tout de suite dit que ça ressemblait à mes collages (on aime l'amour aveugle) mais il n'avait pas compris le concept de l'art scotch. Cela dit, il a raison, j'aurais bien aimé être internationale et lettriste dans les années 50, malgré les problèmes d'espace temps avec la Catalogne de la fin XIXe. Il faut le voir pour le croire, cette exposition est résolument moderne, accessible et l'Anticoncept est projeté sur un grand ballon blanc!
J. s'inquiète vraiment de me voir aussi instable, je lui dis que j'attends avec impatience d'avoir accès à l'ubiquité et au voyage temporel. En attendant, j'ai bien aimé Barcelone.
et un petit extra parce qu'il le faut bien:
Le mot "tourisme" ne veut donc absolument rien dire. En réalité, le mot "tourisme" se résume souvent à une torture que les gens font subir à leur entourage après avoir effectué toutes les actions et inactions comprises dans son champ lexical, une façon de dire que les cases ont été cochées mais que rien ne s'est vraiment produit.
Ce qu'il y a de bien, à Barcelone, c'est que tout est possible.
Déjà, boire, danser et chanter sont des activités en accord parfait avec l'esprit de la ville. Lire, dormir et observer découlent tout naturellement de la phrase précédente: le repos du sage est sûrement né dans les ruelles de cette drôle de station balnéaire. Quand aux musées, contre toute attente, la fatigue provoquée par les deux premières phrases n'empêche pas le touriste de perdre toute notion du temps, de vivre sa visite et non de l'accomplir sagement, comme une étape du chemin de croix vacancier.
Pourtant, une fois qu'il a grimpé les interminables marches qui mènent au Museu Nacional d'Art de Catalunya, le touriste croit bien que sa journée est finie, qu'il est déjà mort, brûlé par le soleil de plomb. C'est sans compter sur la richesse des collections du musée et tout particulièrement sur (excusez mon nombrilisme, mes goûts sont forcément les meilleurs puisque mon blog a toujours raison) la collection d'art moderne! Il y a bien évidemment du Gaudi, pour faire plaisir à papi, on est chez lui. Mais il y aussi des perles qui m'ont fait sauter sur place et pousser des cris de poussin extatique: Joan Ponç,Marià Fortuny,Gaspar Homar, Ramon Casas et mille autres raisons de regretter de n'être pas née Catalane à la fin du XIXe siècle.
Autre jour autre lieu: le MACBA est un passage obligé, tout le monde nous l'avait dit et puis en plus il pleuvait. Là encore, mon nombril va vous faire louper toute la collection du musée et toutes les préoccupations architecturales de circonstance (mais oui, il y a des toilettes): il y avait une rétrospective Gil J Wolman. Maintenant, à Paris, je dors avec le catalogue sous mon oreiller, de peur qu'il ne s'envole, c'est pour dire. Mon J. m'a tout de suite dit que ça ressemblait à mes collages (on aime l'amour aveugle) mais il n'avait pas compris le concept de l'art scotch. Cela dit, il a raison, j'aurais bien aimé être internationale et lettriste dans les années 50, malgré les problèmes d'espace temps avec la Catalogne de la fin XIXe. Il faut le voir pour le croire, cette exposition est résolument moderne, accessible et l'Anticoncept est projeté sur un grand ballon blanc!
J. s'inquiète vraiment de me voir aussi instable, je lui dis que j'attends avec impatience d'avoir accès à l'ubiquité et au voyage temporel. En attendant, j'ai bien aimé Barcelone.
et un petit extra parce qu'il le faut bien:
A word as vague as “tourism” has so many different meanings it can be confusing. It suits numerous actions such as drinking, walking, singing, dancing. It can also imply the notion of rest through another type of verbs: reading, sleeping, observing. Quite often it has to do with pompous sentences such as “visiting a monument”, “taking pictures” or “buying souvenirs for friends and family”.
This short description to make a point: the word “tourism” doesn’t mean anything at all. In fact, the word “tourism” is often a pretext for people to inflict on those they call friends a well known torture that used to be called “a dinner party” and that is today known as “Powerpoint evening”. In short, they prove by every possible means they’ve done all the actions mentioned in the previous paragraph during their stay abroad, however long the journey was, however far the destination and that nothing really happened to them.
What’s nice about Barcelona is that the city quite naturally enables all the actions mentioned in the first paragraph.
First, and it’s quite obvious, singing and dancing are verbs that perfectly fit in the city’s atmosphere. Sleeping and observing are linked to the previous: the notion of otium was surely born after long nights in the tiny streets of this strange seaside resort. As to the museums, strangely enough, the two first states the tourist goes through when setting foot in Barcelona don’t prevent him from losing all notion of time and living the experience rather than going through the exhibition rooms as a doomed zombie.
Yet, once he’s climbed the endless stairs leading to the Museu Nacional d'Art de Catalunya, he may think his day is over and that he’s already dead under the violent sun of Spain but when he faces the beauty of the museum’s collections, especially in the Art Nouveau section, he realizes he’s never been so glad to be alive (trust me on this one). I mean there is some of Master Gaudi’s work, bless him, but there is also some wonders I’d never even imagined before such as Joan Ponç, Marià Fortuny, Gaspar Homar, Ramon Casas etc etc
Then, when he goes to the MACBA (on aunt Gertrude’s advice), he is amazed by the beautiful building that fits so well in the scenery despite the age difference. The experience is worth it, especially when there’s an exhibition about an artist as positively crazy as Gil J. Wolman. Just to make my point clearly: I now sleep with the exhibition’s catalogue underneath my pillow and I dream of the Anticoncept. Yes, I do.
And if you’re still not jealous well I suppose there’s nothing I can do for you.
By the way, Barcelona, thank you.
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