Avec une envie folle de m'éclater et de fréquenter une expo décomplexée, j'ai proposé à A. de m'accompagner voir Gosse de peintre, l'exposition de Beat Takeshi pour la Fondation Cartier pour l'art contemporain.
On avait même entendu dire que l'expo était interactive et avait un côté parc d'attraction. On rêvait de barbe à papa au wasabi. On était au taquet.
Accueillies par une blonde au sourire étincelant, tout allait pour le mieux: équipées d'un guide de l'expo et de trois conseils, on crevait d'impatience.
Et ça a bien commencé puisque nous voilà, un casque sur la tête et des feutres à la main, à écouter des sons intitulés personnage, musique ou paysage. Le dessin en résultant était aimanté et contribuait à la décoration de la salle.
Youpi.
A. a reconnu le mien directement, je ne sais pas trop quoi en conclure.
Mais, la suite.
La suite est passée très vite: comme si on avait mis deux-trois concepts fondamentaux dans un shaker auquel on aurait ajouté du colorant et une dose d'humour pour donner envie aux enfants. Mais quels enfants? Certainement pas les nôtres. Certainement pas nous.
Alors oui, on a aimé l'idée selon laquelle les dinosaures ont disparu parce qu'ils faisaient tout le temps "ciseaux" au jeu "pierre-feuille-puits-ciseaux" (c'est qu'ils ne pouvaient pas faire grand chose d'autre avec leurs deux griffes - oui, parce que tous les dinosaures sont des tyrannosaures en plastique, mais c'est une autre histoire) et oui, la potence défaillante est drôle. Mais l'image qui hantait mon esprit était celle de cette mère qui divertissait son petit Antoine de quatre ans dans le métro en montrant des affiches et répétant d'un air niais "chien", "lapin", "oooh, babouin" et jamais "catin" ou "vilain".
Peut être que l'art contemporain est un art intellectuel et inaccessible. Peut être que la France est un pays trop cérébral. Peut être que le Japon est un pays pourri. Peut être que les mécènes sont fondamentaux. Peut être qu'on n'a rien compris. Peut être même que cette exposition est géniale.
Mais nous, on n'a pas aimé.
It was with an urge for fun I asked A. to come with me to the Fondation Cartier see the Beat Takeshi Kitano exhibition.
We’d heard words like interactivity and funfair. We were dreaming of wasabi candy. We were totally in it.
A blond with a sparkling smile welcomed us and gave us a leaflet explaining the different sections of the exhibition and some advice. We just couldn’t wait.
And everything seemed to go well: with headphones on our heads and felt pens between our fingers, we were to listen to sounds entitled “character”, “music” or “landscape”. The resulting drawing was magnetized and meant to take part of the room’s overall decoration.
Yippee!
A. Immediately recognized mine, I’m not sure what conclusion to draw.
But then
What came next leaves me but few impressions: as if one had picked to or three crucial concepts, shuffled them and added coulours and humour just to attract children. But what children? Certainly not ours. Certainly not us.
I mean we did like the plastic dinosaurs, the huge machines and the faulty gallows and I would’ve loved one of those vases in my lounge. But I was haunted by the memory of that mother trying to distract her 4 years old Antoine in the métro by showing him advertising posters and saying, in a silly manner, “puppy”, “rabbit”, “ooh, monkey”, but never “cunt” or “vilain”, a poor diluted fairytale.
Contemporary art perhaps is high brow and France maybe a cerebral type country and Japan a rotten kingdom. Patrons of the art are certainly fundamental and we probably didn’t understand a thing. This exhibition may even be great.
But we didn’t like it.
1 commentaire:
En voilà de la chair et du coeur! J'adore.
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