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jeudi 23 septembre 2010

Happy fucking few

Quand j'étais au lycée, j'habitais loin (à la campagne) (comprendre dans le trou du cul du monde) et j'avais pas des masses d'argent de poche. Quand un film bien (comprendre un block buster) sortait, j'allais au cinéma le lundi à la séance de 18h (parce que le lundi c'est moins cher) avec A. mon amoureux de l'époque ou avec V. mon amie de l'époque (qui était tout le temps en retard).

Ce lundi, j'avais envie de me changer des idées et de me retrouver dans un monde où tout ce qui m'est arrivé depuis mes dix-huit ans serait effacé. Je suis donc allée à la séance de 18h au cinéma le plus proche de chez moi. Choix cornélien entre Piranha 3D et Happy Few (mais fastoche: j'allais pas non plus payer un supplément pour porter des lunettes qui font mal au nez). J'arrive trente secondes avant le début de la séance dans une salle parsemée de gens (mais alors vraiment parsemée, et ça se voyait parce qu'elle était grande) et, si j'accepte que le fait de n'avoir pas étudié la programmation en amont peut avoir pour conséquence le visionnage d'un film bidon, je ne m'attendais pas pour autant à à passer deux heures dans l'attente hypothétique d'un moment où les images creuses qui se succédaient à l'écran se transforment en film (ce qui n'a bien sûr pas eu lieu).

Madame qui fait des bijoux et monsieur minorité nord africaine, le shiatsu. Madame un peu américaine ancienne championne de gym et son mari tatoué qui fait du tinternet. Le tout dans des jolies maisons en banlieue avec jardins, Ikea, cuisine ouverte et tout et tout. Une caméra gourmande de corps nus, de kikis, de zézettes, de bisous, d'amours lents (le chie-@-sous, à tes souhaits, tu comprends) et d'amours violents (les tatouages de dur tu comprends). Dans la farine de mon boulanger pendant que les madames jouent à touche-pipi et que les messieurs jouent chacun au poker sur leur iphone, même pas dans la même chambre parce que l'échangisme c'est classe (comprendre c'est pas pour les pds). Et comment ça va finir (hein, hein, parce qu'on attend que ça, que ça finisse enfin)? Ben ça finit quand le générique se déroule, quoi que tu n'as pas tellement compris pourquoi il arrive à ce moment là (ça fait quand même deux heures que tu l'attends, t'aurais au moins voulu une justification pour son retard).

Bref, j'en suis sortie pire encore qu'en y rentrant, parce que j'ai vingt six ans (comprendre on n'efface plus rien à cet âge là) et parce que des gens tout cons et tout superficiels et tout bornés et tout inutiles peuvent trouver le budget pour tourner des films comme ça tandis que moi je trouve même pas le courage d'écrire trois mots pourtant pertinents (j'en suis sûre).

La prochaine fois, j'irais me faire voire chez les grecs (j'sais c'que vous allez me dire: "Terry fait pas ça", mais j'suis rebelle, moi).






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