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vendredi 17 juin 2011

On the Moon @ la Gaîté Lyrique

Je ne suis pas tellement sûre de savoir à quoi on reconnaît un grand bonhomme. Je ne pense pas que ça m’intéresse. Ce que j’aime ce sont les poils qui se hérissent, les salles de projection et les vraies découvertes (j’entends par là ce qui sent la transpi, le souffre, les sourires francs et les horizons nouveaux). Je crois aussi que j’aime un peu les blagues et les gens qui osent.

Avec H et F on est allés voir Vincent Moon à la Gaîté Lyrique. Je me trouvais très conventionnelle. Je veux dire, la Blogothèque c’est chouette (on sait qu'il est parti depuis deux ans et demi mais on a encore du mal à l'en dissocier, et je ne crois pas que ça pose problème), mais j’avais peur de friser la hype. Faut dire que c’est pas un domaine où j’excelle, je manque trop de crédibilité et j’ai plus l’allure d’une gamine perdue que d’une androgyne sexy. Bref. C’était pas cher, c’était pas tard, c’était pas loin de la maison et c’était l’occasion de passer du temps avec des amis.

Vincent Moon, il ressemble aux photos qu’on peut voir de lui. Je dis ça parce que moi, non. Je dis ça aussi parce qu’il a tout du personnage sans qu’il s’agisse pour autant d’une caricature. Il est jeune, il est beau, il aime ce qu’il fait. Oui, il y a un discours autour qui résulte tant du temps passé à faire ce qu’il fait que du succès qui en découle. Je crois qu’il aime ce succès, mais je crois qu’il l’aime partager son travail plus qu’il n’aime le statut d’icône/de célébrité/de beau gosse/ou/de chic type. Je crois aussi qu’il faut arrêter de regarder les intentions des gens et d’écouter leur discours, parce qu’après tout, le travail se suffit à lui-même (même et surtout quand il ne se suffit pas à lui-même, auquel cas on peut tout aussi bien l’ignorer).

Reste qu’on a vu l’Amérique latine et la Californie, le soleil se lever et se coucher, des gens ignorer le tsunami tandis que d’autres caressaient l’océan d’une voix chaude portée par un piano enfermé dans un appartement. Reste que tout semblait normal. Reste qu’on a effectivement vu Moon flotter partout mais qu’on l’a oublié pour se laisser porter par sa visée, bercer par son amour pour son art.

Après, ce qui fait qu’il est bien plus beau que les photos, c’est qu’il ne mesure pas tellement la portée de son travail. Aussi, je crois qu’il ne faut pas nommer cette chose, de peur qu’elle ne lui donne le vertige. Je vais donc me taire et continuer à rêver d’hommes et de poubelles, de villes exponentielles et de spiritualité.


1 commentaire:

Alinoe a dit…

Il n'y a aucune honte de honte à dire d'une personne qu'elle est belle. Et Vincent Moon en l'occurence est l'une des plus belles personnes qu'il m'est été donné de rencontre sur ma route, rares sont les êtres humains aussi intenses, aussi curieux, aussi vivants tout simplement.
Et comme tu le dis c'est beau de voir à quel point il peut être "désintéressé", quasi naif sur l'ampleur de ce qu'il réalise.
C'est juste sa vie, qu'il partage et ça fait du bien quand c'est simple comme ça.

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