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samedi 1 mai 2010

Alice in Totalshit

Il y a les films qu'on attend avec impatience et puis il y a ceux qu'on ne tient pas particulièrement à voir.

Le Alice de Burton faisait partie de la première catégorie: le conte subversif de Carroll, l'imagerie fantasmagorique de Burton, le charme incomparable et déstabilisant de Depp, l'antécédent Disney, tout un tas de bonnes augures pour l'optimiste cinématographique que je suis.

Pour le coup, d'ailleurs, Alice in Wonderland made in Disney était mon favori, ma madeleine proustienne: sans ce film, les studios Disney seraient définitivement classés dans mes catacombes cinématographiques. Mais le malaise enfantin, le frisson de mon échine à chaque fois que je vois les couleurs de la forêt et du sourire terrifiant du chat le plus réussi de tous les dessins animés du monde* ont sauvé Disney dans mon estime.

Bien évidemment, on savait le conformisme propre à Disney, on connaissait le thème du retour de l'enfant prodige (référence aux origines WaltDisney-iennes de notre Burton chéri), on avait entendu parler de vieilles querelles et on avait peur de la 3D.

Mais de là à être en mesure de supporter les cils verts du sex symbol et sa danse finale loufoque et ridicule, de là à ne pas rester coi face aux vrai-faux hommages de Burton à Disney, à l'insoutenable intertextualité soulignée en gras...


On en sort le coeur gros, comme quand on a appris que Mickey Mouse était vraiment une souris et que l'avenir c'était pas comme dans les films; avec ce sentiment de trahison propre aux moments les plus injustes de la vie.

Burton, you broke my heart.


* Ok, le chat potté de Shrek est pas mal non plus, mais il ne fait pas peur.




You know how there are two categories of movies: those you can’t wait to see and those you don’t give a damn about. Well Burton’s Alice was part of the first one: Carroll’s subversive tale, Burton’s shadowy world, Depp’s extreme and unsettling charm, Disney’s previous version, the movie optimist I am was certain these were good omens.

By the way, Alice in Wonderland was my favorite Disney movie, my ticket back to childhood, the only reason why I hadn’t completely turned my back on Mickey and his friends. I mean, the childish uneasiness, the shiver down my spine each time I see the forest’s colours, the world’s most accomplished cartoon cat* and its ghastly smile… who would deny that was the top of the pops in terms of fairytale?

And of course we knew about Disney’s boring conventionality, we had also heard about the return of the child prodigy (in reference to our dear Burton’s WatlDisney-ish origins), we were even aware of old squabbles and we feared the implication of a third dimension in the process.

But having to bear the sex symbol’s green lashes and his crazy final dance, being left speechless by the strange tributes Burton pays to Disney and by the bold intertextuality is an expensive price to pay.

It’s heavy hearted I left the cinema, feeling just like the day I learnt they didn’t exactly live happily ever after, as if I had been betrayed by my own parents.

There’s no other way to put it: Burton, je ne t’aime plus.


* Shrek’s cat isn’t that bad either but it isn’t frightening at all.

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