Retour aux sources. La Dordogne, ou plus exactement: la province. Parce que la Dordogne est superbe pour les toursites anglais mais elle est aussi, pour nombre de mes amis d'autrefois, la province, le trou du cul du monde, le no man's land de l'emploi.
On s'est donc fait une toile. Parce que j'aime ça. Parce que le réalisateur était là.
Il est tout jeune, il est très beau. Il parle bien.
Les premières images me renvoient directement aux innombrables films sur la mort du travail, aux quais de Ouisrteham, aux Mammuths qui jouent en simultanée sur les écrans d'à côté, aux suicidés de France Télécom. C'est mordant d'actualité. Je me demande si la France vit quelque chose de similaire à la Grande Bretagne de l'époque Nouvelle Vague. Je me demande pourquoi on témoigne.
Rapidement, on rencontre le papyrus et le voisin qui tire à l'arc. C'est pour faire plus vrai, nous dira-t-on plus tard. Parce que le comble du ridicule, c'est qu'il ne tue pas. Plus rapidement encore, on voit ce ciel rose irréel déchiré par les branches d'un arbre noir. Je dis ça parce que, très vite, le temps s'est emballé et m'a mise simultanément sur le qui vive crucial de l'instant présent tout en tissant dans ma tête la toile complète d'une histoire superbe.
Et puis, la scène de la mère, la scène terrible de la mer. La salle entière s'est raidie, on l'a senti.
Je ne pourrais pas dire combien de fois je me suis sentie exhibée. Et c'est la même chose pour mes voisines puisqu'elles avaient toutes deux une scène "intolérabe" en tête, une scène trop vraie pour être vue. C'est que ce film est juste, atrocement juste. Et c'est cette réponse là que j'aurais donnée au spectateur s'inquiétant de savoir derrière qui se cachait l'auteur, je lui aurais demandé où il s'était vu.
Au réalisateur, j'aurais demandé. "Puisque ce film, tourné en été 2008, rédigé bien avant, est aujourd'hui absolument actuel, avouez-vous être un devin ou bien pourriez vous rajouter à votre programme politique de l'inconstance le rôle fondamental de l'art? C'est ma voix aux élections qui est en jeu."
On s'est donc fait une toile. Parce que j'aime ça. Parce que le réalisateur était là.
Il est tout jeune, il est très beau. Il parle bien.
Les premières images me renvoient directement aux innombrables films sur la mort du travail, aux quais de Ouisrteham, aux Mammuths qui jouent en simultanée sur les écrans d'à côté, aux suicidés de France Télécom. C'est mordant d'actualité. Je me demande si la France vit quelque chose de similaire à la Grande Bretagne de l'époque Nouvelle Vague. Je me demande pourquoi on témoigne.
Rapidement, on rencontre le papyrus et le voisin qui tire à l'arc. C'est pour faire plus vrai, nous dira-t-on plus tard. Parce que le comble du ridicule, c'est qu'il ne tue pas. Plus rapidement encore, on voit ce ciel rose irréel déchiré par les branches d'un arbre noir. Je dis ça parce que, très vite, le temps s'est emballé et m'a mise simultanément sur le qui vive crucial de l'instant présent tout en tissant dans ma tête la toile complète d'une histoire superbe.
Et puis, la scène de la mère, la scène terrible de la mer. La salle entière s'est raidie, on l'a senti.
Je ne pourrais pas dire combien de fois je me suis sentie exhibée. Et c'est la même chose pour mes voisines puisqu'elles avaient toutes deux une scène "intolérabe" en tête, une scène trop vraie pour être vue. C'est que ce film est juste, atrocement juste. Et c'est cette réponse là que j'aurais donnée au spectateur s'inquiétant de savoir derrière qui se cachait l'auteur, je lui aurais demandé où il s'était vu.
Au réalisateur, j'aurais demandé. "Puisque ce film, tourné en été 2008, rédigé bien avant, est aujourd'hui absolument actuel, avouez-vous être un devin ou bien pourriez vous rajouter à votre programme politique de l'inconstance le rôle fondamental de l'art? C'est ma voix aux élections qui est en jeu."
The origins, going back to the source of all things. The Dordogne or, more precisely, the provinces because the Dordogne is perhaps a beautiful destination for the British tourists but it also is a godforsaken hole, an employment no man’s land for most of the people I grew up with .
So we went to the movies, because I like it and because the film director was there.
He was young and good looking. He spoke well.
The first few moments reminded me directly of the debates about the death of the notion of work, of the Mammuths simultaneously playing on the next door screens and of the numerous France Telecom suicides. A somewhat burning issue that makes me wonder whether France is living something similar to the British New Wave times and why we feel the need to testify.
We soon encounter the papyrus and the bow shooting neighbour that will later be explained as tokens of realism. Because the worst part of a tragic life is life itself. Then we see a surreal pink sky torn by a black tree’s branches. I’m stating this because time started to race and put me in the face of the crucial present moment while weaving in my brain the net of a beautiful story.
Then I saw the sea, the mother and the terrible sea. The whole audience froze, you could feel it.
It’s impossible for me to say how often I felt exposed and I know my neighbours felt the same because they both had an “unbearable” scene in mind, a scene too true to be seen. And the reason for this impression is simply that there’s a truth about the story the film tells, an atrocious truth. And that’s the answer I would’ve given to the man asking the director where he was in the film: I would have asked him where he saw himself. As to the director, I would have asked him: “Since this film was shot in 2008 and is today so very accurate, would you rather admit you’re a psychic or add the fundamental role of art to you fickleness political program? My vote’s at stake!”
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