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lundi 9 août 2010

oh, raison

C'était hier, avec V. D'une chaleur étouffante dans nos jeans collés, sur nos peaux moites et dans nos cheveux alourdis. On a découvert le Cabaret Sauvage, les lignes, les points et les plans qui forment le parc de la Villette, on a parlé liens, on a évoqué la confiance. Le long des canaux, des vieux aux chapeaux fluos et aux santiags usées récitaient leur Madison en rythme, le visage cadavérique.

Le soir, c'était des Valseuses. La pelouse était beaucoup plus vide qu'elle ne peut l'être parce que Depardieu, il passe aussi à la télé. La pelouse humide était parsemée de public pour un film relativement connu, une histoire qui a quelque peu perturbé nos débuts de téléspectatrices. Ces deux amis et leurs noix baladeuses, deux jeunes abîmés dans un désir absolu qui annonce et résonne de la mort de la vieille Jeanne Moreau. Les roubignoles et le pied de Miou Miou, la mort de l'érection et la mort du sens pour Pierrot. Voleurs de voiture sur une route infinie, violents généreux, "ici, on partage tout". C'est pas pour rien que ce film est le reflet exact de l'image que j'ai d'eux, de leur esprit, du sens de leur vie.

Les virages et les arbres qui bordent la route comme autant de signes venus ponctuer un manuscrit de Kerouac en français, une traduction plus juste du livre et d'une époque que toutes les publications de chez Gallimard. Le verbe fait chair et le chemin à deux.

Les Valseuses qui seraient leur éternité, la négation de l'abandon, l'espoir d'une légèreté.
Pour Yves, pour Dad.







Yesterday, V. and I and the oppressive heat. Our jeans and our hair damp, heavy and sticky. 

We discovered the Cabaret Sauvage, the lines and the dots drawn on the Parc de la Villette. On talked about links and trust. On the banks of the canals, elderly people with bright hats and old cowboy boots were rhythmically reciting their Madison with deathly faces.

The Valseuse were to be played in the evening. The lawn was a little empty because Gérard Depardieu is often seen on the TV screen. The damp lawn was scattered with spectators for a movie quite famous, a story that the child in me remembers so clearly. The two friends and their violence, the two damaged young ones and their insatiable desire that is announced and reflected by old Jeanne Moreau’s death. Miou Miou’s pleasure and their bullocks, the way erection and meaning end together in Pierrot’s mind. Stealing cars on an endless road because “here, we share everything”. 

The link I make between them and the movie is quite obvious and helps me understand the meaning of it all.
The bends and the trees along the road are signs punctuating a French version of Kerouac’s manuscript, a faithful translation of a book and an era that beats all the Gallimard attempts. The verb turned into flesh. The road made for two.

The Valeuses is their leitmotiv denying all the failures and banishing fate in a wish for happiness.
Their could be no better funeral oration.

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