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vendredi 22 octobre 2010

Le cas Clark & Basquiat

Hier, avec H., on est allées au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris. The place to be, semble-t-il. On a fait la queue, pris nos billets, pas pris de vestiaire et bu un café au soleil. Hier, on était sagement recueillies.

Et puis, on a commencé par la comète. Répétitions obsessionnelle, couleurs vives, une culture non pas savante mais incarnée, des détails anatomiques, des couronnes et des épines. On a vu quelques femmes (on en a recensé deux, dont une particulièrement effrayante). Pourtant il y en avait beaucoup dans ce dédale de salles: fourrures, aiguilles, cuirs, permanentes et graisse de baleine vive aux lèvres sanglantes. On a dit: "Il y a beaucoup de tableaux sans titres et il y a beaucoup de collections particulières". On a remarqué un tableau au personnage effrayant, un minotaure, un ogre, un seigneur au droit de cuissage, un homme sans couilles. On a re-regardé les tableaux et on en a conclu que l'homme sans couilles est beaucoup plus méchant que l'homme avec. Mais ça, on le savait déjà. On s'est demandées ce que ça faisait de peindre à plusieurs: qui viole qui, derrière/devant, dessus/dessous, avant/après. On a noté le vide relatif entre 84 et 88 et j'ai trouvé ça très autobiographique. On a senti les pattes de corbeau, le dérisoire, l'argent et la mort.

Aux toilettes, une femme à chapeau m'a expliqué comment faire fonctionner les robinets. Elle était frippée, le regard vif et l'odeur riche. Elle était amie du Musée. Elle lui écrivait parfois des mots doux: la cotisation annuelle a doublé mais on ne peut plus venir en bande aux vernissages. Elle tenait les portes et aurait pu me draguer. Elle avait fait pipi, tout comme moi.

Pour Larry Clark, on était moins nombreux. On a noté les bites, les chattes et les piques. On a vu l'âge adolescent: jeune-vieux, pur-obscur, ardent-dormeur, lascif-tendu. On a lu les maux, observé le noir, le blanc et les couleurs. On a ri parce qu'on se sentait seules. On n'a pas pleuré parce que c'est la vie mais le modèle récurrent du mur au fond à droite ressemblait beaucoup à Keenu Reeves.On s'est pas trop posé de questions concernant la censure. On s'en fout.

Le soir, on a participé à un tournage glacial et glamour. On a appris qu'action discrète avait fait profité du cas Clark pour faire du recrutement. J'ai oublié de dire à mes amies qu'une salle de l'expo Didier Marcel leur était dédiée et que je ne pouvais pas leur fournir de preuve parce que la gardienne considère qu'on ne photographie pas une oeuvre d'art comme on photographie son chien. Pourtant je n'ai pas de chien.


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