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mardi 14 décembre 2010

Saucisses frites: la comédie des erreurs. Lausanne final.

C. me plait pour sa générosité et sa simplicité élégante. Originaire du réseau amie d’amie d’ami-collègue, la fusion n’était pas gagnée d’avance, surtout quand on sait mes perturbations héréditaires liées à cet Ouest urbain où rien n’est jamais nouveau. C’est pourquoi

  1. Son intérêt pour le rapport entre mes mains, mes impressions et le clavier m’a touchée
  2. Sa proposition d’hébergement pour un week end en poumon suisse a été rapidement saisie
  3. Son programme-non programmé de découvertes humaines et plastiques m’a ravie
  4. Son invitation au théâtre Vidy-L pour voir du Shakespeare by Jemmet m’aurait fait grimper dans les décibels et sauter sur place si je ne m’étais pas retenue.

Sous le chapiteau étoilé, un public sexagénaire et des guirlandes. Je lui racontais comment le sonnetkinghamletojuliet était enraciné dans mon crâne tandis qu’elle s’inquiétait du niveau de conventionnel pourtant facilement évalué grâce à la présence des chiottes en plastique en ornement sur l’espace scénique. On en était à se demander si on pouvait se servir en bière quand une femme vint aboyer l’ordre au public d’éteindre son natel.

As you like (it).

Sur scène une femme aux jambes nues et blanches comme du poulet triste est accompagnée d’un homme gris, digne et peut être vendeur d’encyclopédies. Mais la femme est un homme, habillée en Chaplin sans canne, sans moustache, sans pingouin et dont le discours dans une langue d’autrefois-maintenant illustre les larmes qui brillent dans ses yeux. Tout est silence et frissons : la fable est lancée.

Tourbillons. 

Goblets volants et musique disco-beurk. Costumes vulgaires, bariolés; mots crus dansant autour de portes escamotables. Postillons et transpiration. Chaine en or contre lointains mythologiques.  Bouches distordues et hystérie révoltante. La pièce est à la limite du boulevard, le public a le vertige et la gorge un peu nouée et grinçante jusqu’à ce qu’elle explose de rire. Les acteurs sont 5 pour 16 personnages et on les sent à fleur de peau, les métamorphoses s’accélèrent jusqu’à ce que le spectateur perde le fil ce qui lui permet de se rendre compte que, malgré tous les nœuds, il ne s’était pas rompu. Miracle incarné.

Au final, on ne sait pas qui de Shakespeare, du metteur en scène ou des acteurs est le meilleur…
Si vous voulez mon avis, c’est le traducteur.




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