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samedi 22 janvier 2011

Femmes et Féminisme étant humain

La phrase que j’aime le moins, sortant de votre bouche, est la demande archétypale du mouton qui veut savoir comment tu vas placer tes pions. Comme si chaque journée était une grille à remplir de façon méthodique, pragmatique, organisée, rationnelle et mercantile. Comme si les 35h hebdomadaires étaient le résultat d’une équation sacrée et substantielle, un concentré de parole divine : le 11e commandement, paragraphe trois ter. Comme si le métro et les tickets resto étaient essentiels.

En ce jour, comme tous les jours, l’anarchie de mon existence fait ma fierté : elle est organisée dans sa débâcle et me nourrit malgré elle de substances essentielles au bon fonctionnement de ma mécanique humaine. Le schéma de base est simple : un rendez-vous à 10h15 rue Charlot et une expo ouvrant à 13h rue Mahler. Heureusement le soleil mais le froid mordant. Et puis le musée Cognacq-Jay qui est sur la route, son dédale de marches, ses toiles sensuelles et son parquet grinçant, un retour en arrière et la même boîte que maman. La gratuité des musées de la Ville de Paris est une bénédiction. Trente minutes ont suffit au besoin d’errance de ce jour, trente minutes pour éviter un groupe de septuagénaires et baver devant des secrétaires comme on en voudrait chez soi (pas étonnant que les lettres de l’arrière grand-mère aient un lyrisme si charmant).

Ensuite, le froid qui brûle et qui contracte, les poumons tous petits et l’institut qu’on ne trouve jamais lorsqu’on le cherche, parce que c’est ça, le secret du Marais. Chez les suédois, on est sponsorisé Ikea parce que, dans le Marais, on est aussi conventionnels. Les sandwichs et la soupe, le prix décent de la tasse de thé mais la conversation partant des 400 culs pour finir avec la masse graisseuse et les pellicules du chat en passant par la reconnaissance du maestro Nancy Hustonien : merci l'appétit. Cela dit, on y retournerait bien, ne serait-ce que pour penser à H. qui nous a dit n’aller pas très bien.

Enfin, il est douze heures et cinquante minutes, le chronomètre sourit et le but est à deux pas : l’histoire des femmes et par les femmes en photo rien que pour toi, pas d’autre luxe que l’indépendance. A l’entrée c’est sale et on a peur, c’est toujours un peu glissant ce terrain moite et chaleureux. On voit très bien, d’ailleurs, comment c’est construit : l’Histoire, la présence et la représentation, la création et (même) la procréation. On admire et on comprend, comme nostalgique du cool mais on voit bien que le constat de mène à rien : qu’il faut faire et dire. Pour moi, par exemple, admettre que mon domaine est la marge, la puissance de mon cœur sans fond. Aussi, revendiquer une existence non pas de femme mais d’être humain.

La prochaine fois, on préfèrera l’art ou le fou mais on évitera le trou. 





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