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jeudi 27 janvier 2011

Le bal des albums de famille

"où l'univers clos de la famille pourrait devenir le lieu de sa propre folie."

Hier, je racontais beaucoup trop ma famille. P. et son oreille sympathique entendaient, crispaient le bord de leurs paupières et tendaient leurs mains vers le poignet fragile. Nous étions au bal, démasqués par le regard de photographes aux techniques inconnues de nous. 

D'abord la soeur dont la fuite était gravée à jamais sur la pellicule maquillée de lettres. Puis Edith, la femme d'Emmet au nom du père. Un seul sourire dans la série: naïf, sénile et fou. La chair et l'enfant sans âge, les jeux pervers et la beauté de l'âme. Unis et solitaires. Ensuite, un opticien rajoutait des filtres pour que le spectateur myope voit enfin l'indicible: A good man is hard to find. Après, l'Amérique latine éternelle et les petites filles entrant enfin dans le champ du regard. Complices, rivales, sosies opposées. De 1999 à 2007, jusqu'à l'arrivée du suivant. Le constat tragique de l'abscence: "je ne veux pas de fiancé, j'ai peur qu'il m'abandonne" douloureux comme dit par une enfant de dix ans. De 1999 à 2007, deux Ophelia aux destins également tragiques malgré une nature injuste, ayant distribué des jeux bien différents. Pourquoi ne peut-on pas rester enfant toute la vie?

Et pour finir, une vidéo aux pixels insoutenables: "Personne n'avait besoin de savoir que j'étais quelqu'un puisque c'était mon secret." Je crois que tout est dit.





« Familles, je vous hais ! disait Gide. Disons plus simplement, à deux lettres près : Familles, je vous ai» . (Hervé Bazin)

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