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vendredi 28 janvier 2011

Même la pluie nous atteint à Paris

J’ai mis longtemps à comprendre le pourquoi de ce titre. C'est-à-dire qu’il y a beaucoup de soleil dans ce film, comme une nappe de plomb qui serait un ciel très bas et l’étau dans lequel se débattent les acteurs de ce film / habitants de ce pays, la Bolivie. Et puis je me suis souvenue que même la pluie appartenait à la compagnie, en blanc et bleu comme l’espoir, comme une ONG, comme un inconnu extérieur, un sachant mieux, un colon ou un missionnaire. 

Il y a quelque chose d’intéressant à mettre en parallèle les coulisses de la réalisation d’un film[1]  et des aspects de type documentaire dans un film. Une mise en abîme de la notion même d’image : mouvante, fluctuante, de qualité travaillée ou spontanée – fruit d’une réflexion à priori ou sujet à réflexion à postériori. 

Il y a quelque chose de déroutant dans la similitude (choisie : le film nous le dit par sa nature) entre le sujet du film-tournage et celui de la révolte des indiens. Une évidence constamment soulignée par la narration et reconnue par les personnages eux-mêmes, parfois.

Il y a vraiment quelque chose de déroutant dans le couple formé par le personnage du réalisateur et celui du producteur. Une attente déjouée : une lutte entre l’art et la vie, le pragmatisme et l’empathie – mais pas exactement là où on l’aurait cru.

Tu sais quand j’ai su que tu étais fou ? Quand tu m’as appelé à 2h du matin pour me parler de cette phrase du missionnaire, quand j’ai vu qu’elle était entrée en toi et devenue ton obsession. Obsession qui ouvre les yeux de tous sauf de l’obsédé sur les parallèles dérangeants entre des situations séparées par des siècles d’évolutions, de lois et de droits…

L’importance du film et de la réalité, deux urgences opposées. C’est un maintenant oppressant, un aujourd’hui dont tous savent qu’il y aura un demain, surtout dans la vie des autres. 

Il y a quelque chose de très simple dans le sujet, dans l’intérêt de son traitement. Ainsi que dans le choix des acteurs. Mais il y a quelque chose de révoltant dans cette simplicité : un aveu d’impuissance et de futilité. 

La scène des croix et la notion d’exemple: la nausée suit le spectateur pendant quelques temps.


[1]  Mais d’un film historique : comme un documentaire à postériori





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