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vendredi 9 novembre 2012

Quiet Hum Bagatelle films @ Jeune Création - 104

FareWell Poetry

Au 104 la programmation de la Jeune Création cette année c'est fou. Comme un vrai portrait générationnel qui serait en plus poétique et juste. Des histoires qui te coupent le souffle, l'uppercut bien placé. Le direct dans le bide. Le truc qui fait que pour une fois alors que maintenant t'habites à des lieues de là t'y vas à plusieurs reprises comme ça, juste pour revoir ce qui t'a touchée. Par nécessité. La vidéo qui tourne autour de l'arbre et du soleil avec la lumière artificielle et celle du jour qui a la poésie des nuages de Richter. Les photographies perdues dans le coin qui ont l'éclat des clichés lynchéens avec le sordide du banal en plus. L'histoire d'Oscar ce type dont le frère est tué à cause de là où ils sont nés, Nigeria. Funny Games everywhere you go. Le papier peint. Si je te jure c'est beau c'est fou faut le voir pour le croire. A l'entrée les très perturbants personnages avec la projection sur leurs visages et l'aura de la lumière à la nuit tombée. Ceux qui ont des talons aiguilles et ceux qui ont des bottes de poissonniers. C'est obligé que ça te scotches. Que tu puisses pas bouger. Que t'aies envie de décamper mais que tu puisses pas plantée là comme un animal coincé. Hypnotisée.

Et là c'était une nuit comme ça. Une nuit qui fait mal. Une nuit qui hurle et qui gratte à la surface des gens. Qui cherche la merde. Une nuit où peu à peu tout te happe. Tes dents crissent t'y peux rien. C'est la pluie et le froid et le travail et l'usure de la vie.

Au 104 il y a des performances pendant toute la durée de l'évènement jeune création. Ce vendredi 9 novembre aussi. C'est noir et blanc et difficile de pas penser aux surréalistes et à la Beat et au Velvet même si la musique c'est aussi un peu les Amériques. Celles d'aujourd'hui où les sons des guitares électriques viennent t'électrocuter la chair. Tu t'assois parce que t'es obligé et là les images se déploient devant toi lancinantes et parfois peut être à la limite d'un certain cliché sauf que toi et tous les autres vous êtes embarqués dans cet espèce de voyage onirique, réaction quasi chimique. Dans la tête de tous les spectateurs c'est forcément pareil se dessinent des images inconscientes et très nettes de supplices délicieux comme la chair, de coeurs brisés d'autrefois, de draps mouillés. Tu pourrais dire c'est pas ça pas tout à fait c'est beau c'est déjà ça mais ça serait mentir parce que tu le vois dans l'éclat qui anime le regard de tous les spectateurs du soir: au dedans dans leurs tripes ça grouille comme pas permis. Les doigts se serrent sur le programme ou sur la bière et les dents viennent souvent mordre des lèvres serrées. Les mots et les sons et les images plus le temps ça fait une montée en puissance à la limite du soutenable surtout quand ta main à toi n'en a aucune à laquelle s'accrocher. Ça s’appelle FareWell Poetry et les vidéos sont d'une certaine Jayne Amara Ross qui n'est autre que celle qui parle semble-t-il sur la musique et dans les vidéos que tu vois.


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