Le choix du noir et blanc en numérique s'avère généralement décevant. Excuse esthétique de ceux qui ont la flemme de penser le Beau, il vient souvent donner un ton fadasse à une image cliché. Il y avait en plus la peur de la caricature. Qu'est-ce que tu peux faire en fiction avec la culture des Chamans? Je veux dire c'est tellement loin que t'as 90% de chances de réduire ton propos à un cliché d'exotisme. Et ce désir d'ailleurs et de beau, s'il est derrière une grande partie de la production artistique, n'en est pas pour autant pertinent. Quelque part, on évoquait Tabou.
Il y a ce fleuve, sa réalité tangible dans un lieu et un temps qui est celui de l'Histoire de trois personn(ag)es. Karamakate à moitié nu, impressionnant, désopilant. Theodor Koch-Grünberg avec son air de sage ante-hippie, détestable. Richard Evans Schulte, BG opportuniste, humain. Le contexte des missions, on n'est pas loin du fleuve Congo: à l'endroit de la condescendance coloniale. La structure du film, ses narrations croisées comme ces images qui nous font perdre toute capacité à discerner paysage et reflet. Tout est même et rien n'est plus pareil. C'est comme ça du début à la fin malgré une histoire qu'on croit pouvoir suivre selon les règles du scénario de cinéma.
Il y a la jungle sacrée de notre âme. Les répétitions et les deuils qu'il faut faire pour avancer. Les spirales temporelles et le désir sous-jacent. Celui de dévorer l'apparente abondance. L'image la plus à même d'expliquer simplement ce qui se passe est celle de la boussole. Le valeureux Theodor la montre à son pote chef de village. Le chef du village lui explique quelles étoiles suivre. Coupure. Sommeil. Lever. Au moment de partir, Theodor cherche dans ses poches, la boussole n'y est plus. Les villageois rient. On ne sait si ce rire menace ou moque. On se demande même s'il est lié. Le chef finit par ouvrir sa main et laisser entr'apercevoir la coque dorée de la boussole. Theodor est vénèr. Il grimpe finalement dans sa barque. Il dit à Karamate avoir peur que les indiens oublient leur savoir à cause d'outils comme la boussole. Karamate se fout de lui. Ce même Karamate qui refusait de l'aider, qui s'inquiétait de voir les blancs saccager la jungle. Karamate qui pensera être chullachaqui, coquille vide. Karamate qui passera sa vie à questionner sa vie. Karamate n'a peur de rien et Karamate rit, souvent.
Le film questionne, inquiète, bouleverse, comme un film doit le faire. Surtout le film donne à voir et entérine un bout de l'Histoire du monde. Il est évidemment question du deuil, et de l'après.
Il y a la jungle sacrée de notre âme. Les répétitions et les deuils qu'il faut faire pour avancer. Les spirales temporelles et le désir sous-jacent. Celui de dévorer l'apparente abondance. L'image la plus à même d'expliquer simplement ce qui se passe est celle de la boussole. Le valeureux Theodor la montre à son pote chef de village. Le chef du village lui explique quelles étoiles suivre. Coupure. Sommeil. Lever. Au moment de partir, Theodor cherche dans ses poches, la boussole n'y est plus. Les villageois rient. On ne sait si ce rire menace ou moque. On se demande même s'il est lié. Le chef finit par ouvrir sa main et laisser entr'apercevoir la coque dorée de la boussole. Theodor est vénèr. Il grimpe finalement dans sa barque. Il dit à Karamate avoir peur que les indiens oublient leur savoir à cause d'outils comme la boussole. Karamate se fout de lui. Ce même Karamate qui refusait de l'aider, qui s'inquiétait de voir les blancs saccager la jungle. Karamate qui pensera être chullachaqui, coquille vide. Karamate qui passera sa vie à questionner sa vie. Karamate n'a peur de rien et Karamate rit, souvent.
Le film questionne, inquiète, bouleverse, comme un film doit le faire. Surtout le film donne à voir et entérine un bout de l'Histoire du monde. Il est évidemment question du deuil, et de l'après.
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